De la couleur au cœur de l’hiver ! Exposition à la galerie Craft, 50 rue du bourg, 26220 Dieulefit

Le Noir, Rencontres Graphiques Centre d’art Yvon Morin, Le Poët Laval, Drôme.

20 Mai 2021 / 20 Octobre 2021

Mylène Besson, Blexbolex, Flore Chemin, Anne-Laure Draisey, Sophie Dutertre, Samuel Guille, Medi Holtorp, Misstic, Sharon Kivland, Jeannie Lucas, Lucas Ribeyron, Stéfanie Schilling, Caroline Sury, Jean-Guy Ubiergo, Willem, Y5/P5

Cet été, Le centre d’art Yvon Morin de Poët Laval accueille l’exposition initiée à la Librairie Un Regard Moderne, Rue Gît-le-Cœur, Paris 6°, pendant l’automne 2019. Ce fut une période compliquée et peu de personnes eurent la possibilité de la voir.

Je remercie chaleureusement Jeannie et Jennifer pour ces invitations régulières surtout que cette exposition constituée exclusivement d’oeuvres en noir-et-blanc va très bien dans ce grand lieu dédié aux expositions et à la musique.

L'atelier d'été invite la librairie parisienne Un Regard Moderne.
Carton d'invitation au vernissage le 12 septembre 2020

Propos

Cette exposition fut pour moi l’occasion de découvrir de nouveaux horizons. En effet, je ne travaillais ces derniers temps que sur la couleur, et le sujet devenait le noir… De plus, l’exposition allait être collective avec une grande partie consacrée au dessin et à l’encre, et moi je fait de la photographie…

M’est donc venue l’idée de frontière : qu’elle est la différence entre un moyen d’expression et un autre ? Pourquoi ce dessin, cette peinture m’émeut ? Pourquoi j’ai choisi la photographie pour mode d’expression ? Quelle serait la valeur profonde, intrinsèque à une œuvre d’art ? Pourquoi qualifie-t-on cette représentation d’œuvre ?
Quelle serait au fond le but d’une œuvre si ce n’est d’émouvoir…
De plus, la frontière est un sujet qui revient à longueur de temps en ce moment. Qu’allais-je donc faire de cette frontière ?

Je vous le dis tout net : je déteste les frontières, je déteste les drapeaux, je ne me suis jamais senti appartenir à un groupe aussi petit soit-il. Toute ma vie j’ai été à la marge, et je me suis souvent demandé pourquoi il y avait toutes ces séparations, ces « eux » et ces « nous », alors que les êtres humains ne recherchent à peu prés que les mêmes choses.

Fort de ce constat, je sus qu’il y avait une frontière franchissable entre le dessin et la photographie et qu’elle se situait dans l’encre noire.

Exhibition Le Noir est le refuge de la Couleur #1

Jeannie Lucas, Samuel Guille, Hélène Soète, Caroline Robe

Les entrelacs de l’univers aqueux et céleste des Dessins-peints de Jeannie Lucas gouachent et huilent, abstraits, mats, sirupeux et décomplexés, les boucles, butées et pointillés hérissés des lignes en constante suspension du geste d’après. Autant de fenêtres mouvantes, telles des broderies qui appellent parfois aux partitions de Bram Van Velde, comme aux monotypes dix fois enduits, tapotés, dupliqués des pliages si chers à Simon Hantaï.

Les aplats monochromes photographiques de Samuel Guille, saturés d’un bleu intense qui se souvient d’Yves Klein, laissent voir la vibration d’une chose à venir, ondulations intrigantes à peine discernées ponctuées d’un détail sous-jacent à l’éclosion d’un évènement, proche. Un calme tragique est à l’œuvre ; toute référence au monde contemporain et traces de l’homme gommées, ainsi que William Turner savait, lui aussi, les faire oublier.

“Les longilignes silhouettes des bouteilles céramique d’Hélène Soète, toutes dressées de noir brûlé ou mordoré des cuissons au feu du raku, alternent en négatif, avec celles, hautes, blanches et crayeuses dans cette silencieuse, étrange et sculpturale forêt où le soleil et l’ombre se couplent, indissociables. Bois-moi ! disent-elles. Cigüe et lait noir que l’on a bus, que l’on boira jusqu’à la lie.” Ricardo Montserrat

Les nus aquatiques des baigneuses immergées de Caroline Robe, corps floutés fendant l’eau fixent notre regard troublé de percevoir le temps figé de l’invisible. Innommable mémoire d’un portrait impromptu du “Dahlia noir” ou de cette femme si blanche étendue dans l’œuvre “Étant donné…” de Marcel Duchamp ? Caroline Robe figure ici l’insaisissable, […]l’indicible des choses ressenties plutôt que vues, l’inframince écrit François Ide.

Exposition au temple de Venterol, Drôme

Intérieur du Temple de Venterol dans la Drôme provençale, l'exposition est sur deux niveaux avec une très belle coursive qui fait office de second niveau.

D’un naturel Rêveur, Géométrie des bords de mer, Brumes, Chicago, Silentful photographs …

Ce lieu est magnifique, baigné de lumière les après-midis, de belles rencontres. Ce fut pour moi l’occasion de montrer un ensemble presque complet de mon travail à ce jour. voici une petite vidéo de présentation :

Texte de présentation

Samuel Guille a quitté l’Ardèche, pour aller vivre au Royaume-Uni, il a traversé le territoire jusqu’en Écosse, pour finalement revenir en France et s’installer à Paris pendant 20 ans. Lors de ces années parisiennes, il a travaillé dans les milieux du théâtre, du cinéma, de la mode, et de l’événementiel.

La photographie est devenue un de ces médiums d’expression pour traiter des sujets abstraits tel que la solitude, la plénitude, l’imaginaire et l’indicible. Ici la photographie amène à la décision, celle ci reste éminente, de fait, il met en place des cadrages verticaux osés où le ciel s’impose et les lignes d’horizon sont basses, il intègre des rapports d’échelles superlatifs entre l’homme et la mer, entre le sol et l’horizon.

Revenu en Drôme depuis 5 ans, il expose ses séries de photographie en atelier, galerie et festival.

2017

Voir large, Ars longa

Couverture du catalogue de l'exposition : Voir Large à L'atelier d'été de la peintre Jeannie Lucas, La Bégude de Mazenc, Drôme. Autre participants : Blandine Masure, céramiste et Samuel Guille, photographe. Texte retranscrit dans l'article.

Jeannie Lucas, Blandine Masure, Samuel Guille


La thématique fait sens à L’ATELIER… Au détour d’une correspondance de Nicolas de Staël, le titre de l’exposition est apparu, évident, sonnant clair : Voir large. Avec lui, on pouvait supposer une certaine forme de contemplation, mais aussi l’attitude de qui regarde la vie, l’art, le temps, sans plisser des yeux devant le vide, sans peur aucune.

Ainsi disposé, l’artiste peut faire de belles rencontres, mais il faut du courage pour épurer. Si le risque est grand, le plaisir ne sera que plus vif de s’être approché de l’essentiel. Dans sa lettre, de Staël répondait à l’invitation de Jean Bauret à qui il montre régulièrement ses toiles et qu’il rejoint à Erquinghem avec sa camionnette remplie de tableaux : « Si vous avez un endroit propice face à la mer du Nord, je ne vois pas d’inconvénient pour essayer d’y voir large ». Sous la lumière du Nord, celle de la plaine de la Valdaine et toutes celles qui révèlent un espace infini, on peut ressentir un sentiment d’éternité, d’universel, d’intemporel, du minimum tendu sous l’évocation d’une forme, d’une ombre, d’une présence forte et simple.

Samuel Guille et Blandine Masure ont répondu à cette invitation avec enthousiasme. Notre rapprochement à tous les trois est heureux…

Jeannie Lucas

Présentation de la série

« T’es un lyrique ! » le film Diva de Jean-Jacques Beineix, réplique de Alba à Jules

J’ai grandi en pleine nature, presque un enfant sauvage. Les paysages ont servi de support à mon imagination et d’illustration des complexes rapports humains qui m’entouraient.

Par la suite, la vie d’étudiant en anglais et plus tard mon installation à Paris furent à l’opposé de ce que j’avais vécu jusqu’alors, j’adoptais naturellement la diversité et le foisonnement parisien ( La Goutte d’Or ).

La photographie est un médium qui me correspond parfaitement, l’observation et le ressenti des ambiances, des choses, éléments et êtres, ont inlassablement occupé ma vie. Ma formation s’appuie, comme sur deux jambes sur la technique et l’imaginaire, la contrainte et la liberté, le réel et le rêve : entre un métier très concret et un tempérament lunaire, une curiosité immense tournée vers l’extérieur, vers ceux et ce qui m’entourent. Cette place me permet souvent de mettre en avant des attitudes ou des sentiments.

La nouvelle série que j’ai appelée portrait de paysage s’inscrit dans une recherche de photographie que je définirais de lyrique car elle utilise le réel comme base à l’imaginaire. Ainsi dit Jean-Michel Maulpoix, un défenseur actuel du lyrisme : sa thématique est directement liée au contenu de l’expérience subjective. Le temps, la mort, l’amour, sont ses motifs de prédilection en ce qu’ils mettent en cause l’intégrité de l’individu et son rapport au monde environnant.

« Voir large », une belle invitation qui correspond à cette recherche : mettre en relation les paysages et les sentiments humains, choisir le détail dans l’immensité, où la vibration et les émotions profondes tendent vers l’universel.

Samuel Guille

Article paru dans le Dauphiné Libéré du 18 juillet 2017 pour l'exposition Voir Large, Ars Longa. Photo des artistes : Jeannie Lucas, Blandine Masure et Samuel Guille. Texte retranscrit à coté.

“Sous la lumière du Nord, celle de la plaine de la Valdaine et toutes celles qui révèlent un espace infini, on peut ressentir un sentiment d’éternité, d’universel, d’intemporel, du minimum tendu sous l’évocation d’une forme, d’un nombre, d’une présence forte et simple, tel est l’exergue du catalogue de la très belle exposition qui réunit trois artistes de talent.

Le thème choisi par Jeannie Lucas, l’organisatrice et la propriétaire de la magnifique salle voutée sur les murs de laquelle sont accrochés ses tableaux (huile sur toile) ainsi que les photographies de Samuel Guille, offre à l’imaginaire des possibilités infinies. Une grande table et des étagères reçoivent les céramiques de Blandine Masure, des coupes ouvertes comme pour accueillir la légèreté et le souffle de l’air. Une harmonie céleste existe entre les œuvres de ces trois artistes. L’œil passe d’une œuvre à l’autre avec une impression de continuité dans les tons et cette impression de sérénité, de beauté qui s’en dégagent renforcent le titre de cette exposition, “voir large”.

Avec les tableaux de Jeannie Lucas, le large est soutenu par des toiles que l’on ressent sans limite. Tandis que les photographies de Samuel Guille entrainent à voir vers le large avec une séries de paysages de bords de mer qui ouvrent ainsi sur l’infini. Enfin plane sur l’élégance de l’exposition une impression intérieure de vouloir voir plus large la beauté qui nous entoure.

Le Dauphiné Libéré, mardi 18 juillet 2017

Exposition : Par les champs, par les grèves

Carton de présentation de l'exposition : "Par les Champs, par les grèves", à l'atelier d'été de la peintre Jeannie Lucas, elle invite cette anée le Photographe Samuel Guille et sa série "Face  aux éléments"

Face aux éléments

Exposition de Jeannie LUCAS, dessins peints, et Samuel GUILLE, photographies
Atelier d’été, 3 place du sel au quartier Chateauneuf ,
26160 la Bégude de Mazenc.
Tel 04 26 51 55 85.

« Par les champs et par les grèves » (voyage en Bretagne) est un récit de voyage écrit par Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, rédigé en 1847 et publié séparément entre 1852 et 1881. Ouvrage écrit par deux amis et composé de douze chapitres, Du Camp rédigea les chapitres pairs et Flaubert, les chapitres impairs. Pour Flaubert, ce voyage a été « une fort jolie excursion ». Sacs au dos et souliers ferrés, ils ont fait tous deux 160 lieues dans des conditions parfois difficiles. Il est très satisfait de son expédition, impressionné par la mer, « le grand air, les champs, la liberté, j’entends la vraie liberté, celle qui consiste à dire ce qu’on veut, à penser tout haut à deux, et à marcher à l’aventure en laissant derrière vous le temps passer sans plus s’en soucier que de la fumée de votre pipe qui s’envole. », citation en exergue de cette exposition de Samuel Guille et Jeannie Lucas, tous deux arpentent, pour l’un les grèves et les dunes, pour l’autre les étendues marines et les ciels encadrés parfois de monts ou de collines.

Le silence est constituant de leurs réflexions actuelles et des choix auxquels ils sont confrontés, ce point de vue plus qu’un autre, ce cadrage à celui-là, ce graphisme ou cet autre, soulignant pour chacun d’eux, la part nécessaire du libre champ de leur imagination, de celle imposée par leur technique, l’un l’appareil photo, l’autre la plume griffant ou caressant le papier. Au bruit que produisent leurs instruments et leur matériau, s’oppose le silence de la Nature. Luc Brisson* rapporte une prosopopée* d’un échange entre Plotin* et ses disciples, si quelqu’un demandait pourquoi la Nature produit et qu’elle acceptait d’écouter celui qui questionne, la Nature répondrait: “Tu ne devrais pas poser de question mais comprendre toi aussi en silence… Comprendre quoi ? “Que ce qui naît, c’est le résultat de ce que je vois, en silence, c’est un résultat de contemplation qui est naturellement engendré, et que moi, qui suis née d’une telle contemplation, il se trouve que j’ai pour nature d’aimer contempler. Et ce qui en moi contemple, produit le résultat de ma contemplation…”

Jeannie LUCAS

  • *Luc Brisson : Philosophe, Directeur de recherche au CNRS, Paris-Villejuif in “Silences”, éd. Prétentaine, avril 2018
  • *Prosopopée: Figure rhétorique par laquelle l’orateur ou l’écrivain fait parler et agir un être inanimé, un animal, une chose ou une personne absente.
  • Plotin, en grec Πλωτῖνος, en latin Plotinus (205 – 270 apr. J.-C.), philosophe gréco-romain de l’Antiquité tardive, est le représentant principal du courant philosophique appelé « néoplatonisme ». Sa relecture des dialogues de Platon fut une source d’inspiration importante pour la pensée. L’intégralité de ses écrits a été publiée par son disciple Porphyre de Tyr, qui les a regroupés sous la forme d’Ennéades.
Article paru dans La Tribune le 18 aout 2018 présentant l'exposition "Par les champs, par les grèves", photo des artistes Jeannie Lucas et Samuel Guille, texte retranscrit en dessous.

“Par les champs, par les grèves”, à Châteauneuf de Mazenc

Vendredi soir, dans l’ancien tribunal du hameau de Châteauneuf, l’exposition de deux artistes : Jeannie Lucas et Samuel Guille, a été présentée. Tous les deux se complètent : l’une est peintre, l’autre est photographe. L’année dernière déjà, ils avaient exposé ensemble et on décidé de renouveler l’expérience autour du paysage. Cette exposition intitulée “Par les champs, par les grèves” est très poétique, elle semble suspendre le spectateur dans un monde “entre deux”.

Les desseins peints de Jeannie, renforcent cette sensation d’apesanteur, de flottement que peut ressentir le spectateur face aux photographies de la série “Face aux éléments” de Samuel Guille… sentiment de légèreté, de contemplation du monde. D’ailleurs, le photographe avoue “être dans une insouciance très douce, lorsque je prends mes photo !”. Pour Jeannie, passionnée de littérature, son inspiration vient notamment du texte “Par les champs, par les grèves” de Gustave Flaubert lors de son voyage en Bretagne en 1847. Cette exposition fait partie d’une des trilogies d’expositions regroupées autour “du parcours de la balade autour de l’Art” organisée par Jennifer Guille la galerie Craft. Une autre exposition “Histoire d’Arts” se déroule jusqu’au 2 septembre au Château des Hospitaliers de Poët-Laval, et la dernière jusqu’au 30 septembre à la galerie Craft à Dieulefit.