This series was my first real one, it is made of different approaches, different subjects, different references which would become my paths for research : landscape, colours, few people, few elements an attempt to concentrate my emotions in the limited surface of a photograph, imagination is the third dimension.

The Gleaning Girl, a very simple photograph, a balance between the softness in the colours and the hardness of the situation, she is like a small animal.




The sea has always been very important in my photographic work, it is fascinating, an old fear tamed.
It also is a limit and I have always liked testing the limits, the frame it is like a backing to go further.
I would not like to be eternal, I learnt very early in my life that nothing should



Even if I grew up in the countryside, I love town. It is not build in opposition to my former life as I behave in town as I did in my village, for exemple I say hello each time my eyes look into some else’s.
I love towns because they are mysteries.
I love towns because they are filled with people and stories.


This series called summer night, makes reference to my early passion for Rembrandt and his chiaroscuro, When I came across his art I was studying maths and I was beginning to be fed up with them and this was a revelation.
I abandoned my unpromising goal of becoming a vet and was about to chose english studies for my greatest pleasure.











La photographie
Ma première expérience de la photographie fut un cuisant échec. J’avais en tête une photo magnifique vue dans le National Geographic quelques années auparavant : une vue des montagnes, peut-être l’Afghanistan, assez rocailleux, un village au fond d’une vallée profonde, paisible. Une ligne assez nette dessinant les montagnes sur un ciel de fin de journée, presque la nuit, et au dessus de cette ligne un ciel d’étoiles naissantes un magnifique croissant de lune.
Cette photo était pour moi absolument parfaite, équilibre entre le ciel léger et la vallée dans l’ombre suffisamment claire pour être accueillante. Une photographie parfaite mais absolument impossible à réaliser pour un pauvre néophyte comme moi ne connaissant absolument rien à la technique photographique. Je partis donc un soir, la lune était belle, quelques étoiles et un appareil que m’avait offert mon frère. Un beau moment de prise de vue, les odeurs, les bruits de la nuit, ce devait être le printemps.
Le résultat tomba quelques jours plus tard : un couperet tranchant, je reconnaissais à peine ce que j’avais voulu prendre, cette lune était devenu une tache brulée sur un fond noir. Je posais soigneusement l’appareil et ne devait revenir à la photographie que de nombreuses années plus tard.
Dans ma quête d’équilibre entre le rêve et la technique, il allait me falloir attendre l’arrivée du numérique pour arriver à dompter cet appareil. Je pouvais faire les photos telles que je les imaginais en aillant immédiatement un aperçu du résultat. Je ne suis pas du genre à attendre pendant des heures pour avoir la lumière que j’aurais imaginée plus tôt, non je fais une photo quand je vois quelque chose qui m’émeut. Je ne vis que dans le présent, peut-être est-ce du à cette enfance incertaine et à cette phrase : “rien n’est jamais acquis”.
Avec le numérique, la technique est parfois éclairante : on se rend compte des émotions que dégagent certains cadrages, on peut chercher de manière très instinctive et directe la photo que l’on voulait faire. C’est d’ailleurs assez amusant, mais dans une série de photos que je vais prendre à un moment donné, c’est souvent soit la première soit la dernière que je sélectionnerai au final : un va-et-viens entre intuition et travail.
Ma toute première série “officielle” fut Silentful Photographs, elle portait déjà certains des axes que j’allais approfondir par la suite : le paysage, le moins d’humain possible afin de pouvoir se projeter dans ces mondes imaginaires, l’eau que j’aime tant. Mais aussi des sujets que je n’ai plus abordés mais qui ressurgissent du fond de mes sensations : par exemple les portraits, le clair-obscur et la ville. D’ailleurs depuis assez jeune pour m’en souvenir, j’ai été attiré par les grandes villes. J’aime y marcher pendant des heures, j’aime la multitude quelle propose à la vue et aux émotions.
J’ai par exemples des souvenirs très précis de New York lors de ma première visite, j’avais 25-26 ans, c’était pour le travail, un salon de la carterie. Je me revois sortir du hall d’exposition vers 17h00 et partir à pied vers notre hôtel. Il y avait sur le chemin un petit resto-épicerie italien, le lieu était tout à fait hors d’age, pas vieux mais le temps semblait impuissant face à cet endroit. Les gens, propriétaires et clients, étaient d’une extrême gentillesse. J’avais fait quelques photos avec un appareil jetable, elles ne furent pas bonnes, bien en-deça de mon souvenir. C’est peut-être elles qui m’ont construit et qui ont formé cette grande méfiance que je peux avoir vis-à-vis de la photographie, c’est un art très difficile contrairement à ce que peuvent en penser les gens. Il est extrêmement compliqué de faire une photographie seule, sortie de son contexte, alors que le photographe baigne dans un univers saturé d’informations et d’ambiance, de sons, de paroles, d’odeurs avec un avant la photo et un après, toutes ces informations que le spectateur n’a pas, ne connais pas, et qu’il doit ressentir quand il est devant la photographie bien présentée sur un mur. C’était des pas débutants, incertains. Je voulais retenir quelque chose de ces lieux mais je ne savais pas encore marcher.
Après cette pose bien méritée, je repartais dans cette ville immense, haute, bruyante avec des avenues larges et vides, bordées d’entrepôts et de parkings improbables. J’avançais lentement jusqu’à Time Square où se situait notre hôtel, ma patronne n’avais pas fait les réservations à temps et nous avions “échoué” au Mariott Marquis, 38° étage, improbable…
Pendant ce séjour je compris qu’il allait me falloir beaucoup de temps pour digérer cette ville et ses représentations cinématographiques : “After Hours” de Martin Scorsese en particulier. J’y aurais volontiers vécu à 25 ans, mais j’ai fait d’autres choses.
La ville était tellement l’opposé de ce que j’avais vécu, je ressentais une immense liberté, je retrouvais parfois dans l’eau des caniveaux les sons de la rivière où j’allais si souvent me ressourcer, simplement la suivre pour voir ce qu’il y a après.
Maintenant que je ne vis plus à la ville, j’ai retrouvé le plaisir et le désir de m’y confronter de nouveau. Cet hiver à Paris, je me suis mis à regarder autour de moi et ai commencé à travailler sur un projet futur : comment faire ressentir au travers de la photographie ce plaisir, cet équilibre entre beauté et laideur, plein et vide, ancien si souvent photographié et modernité qui nous rappelle notre présent. Ce n’est que le début d’un travail à venir.